1852
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

En 1852, Aristide Boucicaut, fils de chapeliers monté à Paris pour être calicot, comprend vite qu’il y a une place pour un nouveau commerce, proposant plus de choix aux acheteurs. Avec son épouse Marguerite, ils transforment rapidement une boutique en une « cathédrale du commerce moderne », faisant du Bon Marché le premier des Grands Magasins parisiens. 

Visionnaires et audacieux, les Boucicaut innovent : prix fixes, marges réduites, livraison à domicile, échange d’articles, vente par correspondance, mois du blanc, soldes, concerts privés, salon de lecture et galerie de tableaux… Dans le monde entier, on s’inspire bientôt du modèle commercial inventé par ce couple précurseur et révolutionnaire.  

1887 Orchestre du personnel du Bon Marché
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Dès la pose de la première pierre des travaux d’agrandissement du Bon Marché en 1869, les Boucicaut font part de leur souhait de contribuer au bien du plus grand nombre. Marguerite Boucicaut enterre en effet dans une boîte de plomb la déclaration suivante : « Je désire donner à cette construction, toute spéciale, une organisation philanthropique qui me permette, en me rendant utile à mes semblables, de témoigner à la Providence toute ma reconnaissance pour le succès dont elle n’a cessé de couronner mes efforts… ». Si son esprit visionnaire à fait d’Aristide Boucicaut un pionnier du commerce moderne, Marguerite Boucicaut quant à elle, véritable dame patronnesse du Bon Marché, n’a cessé de témoigner d’une générosité sans faille, tant à l’égard des employés de sa Maison qu’à celui de causes extérieures à son commerce. Caisse de prévoyance, intéressement sur les bénéfices, consultations médicales gratuites, cours du soirs… Les Boucicaut chérissent leurs employés et ceux-ci le leur rendent bien. Leurs funérailles en 1877 et 1887 furent en effet accompagnées par une foule compacte parmi laquelle un grand nombre d’employés étaient venus rendre hommage à des patrons bienveillants et généreux.  

1888
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Le succès fulgurant des Boucicaut se traduit aussi par l’évolution architecturale de leurs magasins. Alors que Le Bon Marché n’est d’abord qu’un petit magasin de nouveautés, dédié à la vente d’articles textiles, à l’angle des rues du Bac et de Sèvres, leurs projets d’expansion ne tardent pas à se concrétiser. Un nouvel édifice est construit à l’angle de la rue de Sèvres et de la rue Velpeau entre 1869 et 1872. Il faut attendre 1888 pour que Le Bon Marché occupe l’ilot complet.

1924 Grand Hall principal, magasin 2 HD
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Grâce au talent des architectes Alexandre Laplanche puis Louis-Charles Boileau, l’ensemble est unifié, harmonisé et, en 1905, date de la fin des travaux, Le Bon Marché a l’apparence que nous lui connaissons aujourd’hui. L’aménagement intérieur est, quant à lui, le fruit du travail des ateliers Moisant et de Gustave Eiffel, qui appliquent au Bon Marché leurs dernières recherches en termes d’architecture métallique industrielle, afin de créer une structure qui laisse entrer la lumière. 

 

1924 Façade des nouveaux magains du Bon Marché HD
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Mais cette expansion ne s’arrête pas là puisque le Bon Marché, à partir de 1899, ouvre son annexe de l’autre côté de la rue de Babylone. Puis en 1912, les Nouveaux Magasins sont inaugurés à l’emplacement de l’actuelle Grande Epicerie de Paris, de l’autre côté de la rue du Bac. Après un incendie ravageur en 1915, ce bâtiment sera reconstruit dans un style Art Déco et de nouveau inauguré en 1923.  

1950 - 1960 vue extérieure rayon alimentation du Bon Marché
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Dans de nouveaux bâtiments, à l’angle de la rue du Bac et de la rue de Sèvres, Le Bon Marché ouvre en 1923, le « comptoir de l’Alimentation ». Si le Bon Marché a d’abord proposé à ses clients des produits alimentaires rares et précieux comme du café, du cacao et des chocolats dans de jolies boîtes richement décorées, son offre alimentaire s’est rapidement étoffée et un rayon d’alimentation s’est peu à peu développé.

1970-exposition-anglaise-magasin
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Des expositions et présentations thématiques par pays sont déjà organisées, la mise en scène des produits frais intégrés par la suite crée un spectacle unique à l’époque. Il faudra néanmoins attendre 1978 pour que La Grande Épicerie de Paris voie le jour et se positionne comme un véritable magasin de quartier, très prisé des gastronomes de la Rive Gauche.

En 1988, La Grande Épicerie de Paris, filiale du Bon Marché Rive Gauche, se transforme et devient un magasin alimentaire de référence.

GEP Rive Gauche
© © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche

Après une rénovation totale de ses rayons et la mise en place d’une nouvelle identité graphique, faire ses courses à La Grande Épicerie de Paris est devenu un « incontournable, un plaisir revendiqué, un moment privilégié ». Véritable référence de la gastronomie à Paris, elle attire les amateurs d’exceptionnel et les curieux du monde entier.

Fin 2013, après 18 mois de rénovation, La Grande Épicerie de Paris célèbre son nouvel écrin. Profitez d’une nouvelle expérience toujours unique, révélant les savoir-faire des métiers de bouche, une sélection toujours plus pointue de produits d’exception – rares ou traditionnels –, et enfin de nouveaux univers et services.

La Grande Épicerie rive droite
© Archives Le Bon Marché Rive Gauche

Le 9 novembre 2017, La Grande Épicerie de Paris traverse la Seine et ouvre La Grande Épicerie de Paris Rue de Passy, dans les murs de l’ancien grand magasin Franck et Fils. L’esprit du grand magasin se déploie dans ce nouveau lieu dédié à la gastronomie, entre générosité, authenticité et qualité ; d’immenses mosaïques viennent habiller les murs des stands tandis que les lignes graphiques de ses fameux escalators structurent l’espace. On y retrouve une large sélection de produits de La Grande Épicerie Rue de Sèvres, des plus rares aux plus emblématiques.

Aujourd’hui, les deux magasins offrent une expérience unique, révélant les savoir-faire des métiers de bouche, une sélection toujours plus pointue de produits d’exception – rares ou traditionnels – ainsi que de nouveaux univers et services.